Par-delà l'oubli.

Publié le par Le Panier d'Orties

Serge ANTOINE, Par-delà-l’oubli.

 

Infatigable militant, Serge est bien connu dans toute la Bourgogne et au-delà. Voici plusieurs années, il avait voulu raconter sa Résistance et sa déportation dans un polycopié qui fut vite épuisé, et tellement redemandé qu’il parut opportun de le rééditer sous la forme d’une plaquette. Elle est illustrée de documents d’époque, dont certains, comme une boulette de papier jetée du train de la mort, ont survécu grâce au patriotisme de résistants inconnus.

94 pages, dont un cahier couleur, prix de vente: 12.00 €.

Extrait:

" Je revins à Paris, je dormais très mal un jour sur deux. Le soir, seul, je déambulais jusqu’au début de l’aurore. Je me mis à fumer, moi qui ne fumais pas, ou très peu. J’essayais de sortir, je dansais très mal, car les bals étaient interdits pendant la guerre. Je ne pouvais pas être comme les autres garçons qui, eux, depuis 1944 pouvaient laisser éclater leur jeunesse. Une danse, c’est tout ce qu’on m’accordait, très poliment, on me disait : non, merci Monsieur. Cette situation me semblait injuste, on aurait dû être plus indulgent avec moi, mais les jeunes filles voulaient se divertir en dansant et non pas se faire marcher sur les pieds. Je dus en prendre mon parti, tout comme pour les dents qui s’étaient cassées par décalcification (j’ai perdu 40% de ma dentition). Je dus porter un appareil à 23 ans. C’est dur de se sentir " mis de côté " par les jeunes. Parce qu’en fait, je n’étais plus jeune !

Tout ce que je dis aujourd’hui, je l’ai gardé par-devers moi jusqu’à cette année 1999. Heureusement que j’avais ma famille, et puis celle de mon ami Georges Pannetier dans laquelle j’étais constamment invité, et aussi mon Parti qui fut pour moi une autre famille. Je vécus dans ces sphères, j’y retrouvai ma sérénité, mais l’oubli, JAMAIS. "

Publié dans Les livres

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